Date de début de publication du BOI : 12/09/2012
Date de fin de publication du BOI : 07/08/2019
Identifiant juridique : BOI-TVA-CHAMP-10-10-40

TVA - Champ d'application et territorialité - Opérations imposables en raison de leur nature - Opérations concernées

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Les articles 256 du code général des impôts (CGI) et 256 bis du CGI, définissent trois catégories d'opérations qui entrent dans le champ d'application de la TVA :

- les livraisons de biens meubles corporels (sous-section 1, BOI-TVA-CHAMP-10-10-40-10);

- les acquisitions intracommunautaires (sous-section 2, BOI-TVA-CHAMP-10-10-40-20);

- les prestations de services (sous-section 3, BOI-TVA-CHAMP-10-10-40-30);

Par ailleurs, les opérations des intermédiaires font l'objet de dispositions particulières (sous-section 4, BOI-TVA-CHAMP-10-10-40-40).

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Distinction entre livraisons de biens et prestations de services.

Bien que les II, III et IV de l'article 256 du CGI donne la définition d'une part, des livraisons de biens corporels et des opérations assimilées et, d'autre part, des prestations de services, il est parfois malaisé de classer certaines opérations dans l'une ou l'autre catégorie.

Il convient de remarquer que cette distinction présente un intérêt pour l'application des dispositions régissant le lieu d'imposition, l'exigibilité et le taux de la taxe ainsi que pour la détermination des seuils qui délimitent les différents régimes d'imposition.

Certaines activités présentent en effet un caractère mixte. Ainsi les travaux d'installation relèvent à la fois de la vente pour la fourniture des matériels et du service pour leur pose.

De même, il convient de distinguer la réparation qui a le caractère d'une prestation de services (le bien conserve sa qualité d'objet d'occasion) de la rénovation et de la transformation qui se traduisent par la création d'un bien neuf et relèvent alors de la livraison de biens fabriqués (voir également sur la notion de services comportant des fournitures BOI-TVA-BASE-10-20-40-20 au III).

Par ailleurs, il convient de considérer que les tirages photographiques, consistant en la simple impression des fichiers remis par le client, éventuellement assortie de quelques améliorations standardisées (mises aux dimensions, contrôle qualité...), constituent des livraisons de biens.

Notamment, ils effectuent des livraisons de biens quand ils produisent et vendent des articles marchands tels que cartes postales, portraits d'artistes ou de personnalités, cartes de vœux, etc., en un grand nombre d'exemplaires.

En revanche, la fourniture de photographies à partir de prises de vue réalisées par le photographe à la demande de son client constitue une prestation de services.

 La notion de série permet d'opérer la distinction entre prestations de services et livraisons de biens en ce qui concerne les opérations portant sur les films.

La jurisprudence du Conseil d'État (arrêt Guilbaud du 16 janvier 1974 ; req. n° 86417) conduit à considérer que le travail de composition et de fixation des images sur un support publicitaire ou magnétique destiné à être vendu constitue une prestation de services dès lors que la valeur de l'activité est sans commune mesure avec celle de son support matériel ou qu'en d'autres termes, le service ne se matérialise pas entièrement dans le produit. En revanche, la vente de reproductions en un grand nombre d'exemplaires de films procède de la livraison de bien car la part de fourniture du produit excède alors largement la valeur du service de prise de vues et de tirage.